Triomphe de « I Puritani » de Bellini à l’opéra de Monte-Carlo
C’est à l’auditorium Rainier III qu’était donné mercredi dernier, en version de concert, cette dernière œuvre de Bellini. L’’absence de jeu scénique n’est pas une gêne pour apprécier cette œuvre tant le livret en est faible et plein d’incohérences. La musique cependant nous offre quelques-uns des plus beaux airs du répertoire belcantiste et il faut quatre voix de qualité remarquables pour chanter les quatre rôles principaux et en maîtriser les difficultés vocales. Nous avons eut droit à une distribution exceptionnelle.
Annick Massis au summum de son art nous offre une Elvira attachante et la virtuosité de son interprétation va de vocalises claires en suraigus puissants et dans l’air de la folie « Qui la voce sua soave » elle frise le sublime, le ténor canarien Celso Albelo, Arturo, jongle allègrement avec les contre-Ré et le fameux contre-Fa de « Credeasi misera » et forme avec elle un duo de choix.
Le basse-baryton uruguayen Erwin Schrott que nous avions déjà entendu dans « Mefistofele » et « Don Juan » nous offre un Giorgio somptueux et avec le baryton italien Gabriele Viviani, Riccardo, ils déchainent les clameurs du public dans une interprétation de la cabalette héroïque « Suoni la tromba ! » qui restera dans les mémoires.
Le chef vénézuélien Domingo Hindoyan dirige un l’orchestre Philharmonique de Monte-Carlo avec maestria en faisant attention aux voix que l’acoustique particulière des lieux a tendance à faire étouffer par les cuivres.
Le public conquis dès les premières notes et conscient d’assister à un événement exceptionnel a ponctué chaque air d’acclamations et de bravos amplement mérités , retardant ainsi la reprise, et par une longue ovation finale rompant ainsi avec la réserve habituelle en Principauté.
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