Un bon bol de soupe cela vous dit?

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Parce qu’il reste encore un peu des 800 litres de la traditionnelle « soupe de bazaïs » qui était servie hier soir à Menton…

Voilà son histoire telle qu’elle me fût contée autrefois par ma grand-mère.

C’était sous le règne de Louis 1er de Monaco, c’est-à-dire vers la fin du 15ème siècle. Ce prince dispendieux, ambassadeur de France auprès du Vatican en 1689, déploya « un luxe qui éblouit les Romains, pourtant peu faciles à émouvoir » (sic : site officiel du palais).

Pendant ce temps ses sujets mentonnais, eux, crevaient de faim…

La famine fût telle que les mentonnais réunirent leurs dernier sous et envoyèrent les plus courageux d’entre eux, à bord d’une tartane pour tenter d’acheter quelques nourritures afin de survivre.

 Après bien des pérégrinations ceux-ci abordèrent à Gênes, mais hélas la pénurie y régnait aussi. La seule chose qu’ils purent acheter fût une vielle cargaison de haricots noirs (les bazaïs) à moitié pourrie et bouffée par les charançons, qui traînait sur un coin du port.

 Nos courageux marins rentrèrent à Menton avec cette maigre pitance, et là, ils furent accueillis en héros: enfin quelque chose de consistant à manger !

On leur fit la fête et on décida de faire avec ces bazaïs un repas communautaire.  

Et chacun fouilla dans ses dernière ressources pour y amener qui un vieux bout de lard rance, qui un morceau de viande desséchée, qui un oignon véreux,  qui les herbes de son jardin… et on en composa une grande soupe.

 Ce fût pour ces ventres affamés un véritable festin qui resta dans les mémoires et que l’on fête encore aujourd’hui.

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